« 22 décembre. Presque veille de Noël.
Je sors de la clinique.
Assommée. Je suis assommée par la nouvelle.
Curieuse sensation, le monde s’écroule autour de moi,
une part de moi est occupée à empêcher l’effondrement…
Comme si elle tentait de retenir à bout de bras
le ciel qui lui tombe sur la tête.
En ressortant du bâtiment, il y a quelques minutes,
j’ai eu la sensation très nette
de poser le pied dans une autre dimension…
La conscience que,
dans les mois et peut-être les années à venir,
ma vie allait radicalement changer.
La sensation aussi de ne plus faire partie du même monde
que ce passant qui me croise,
que ce soignant qui a fini son service et rentre chez lui.
L’importance de ce moment m’apparait dans toute sa force.
Voilà quelque chose que je ne peux ignorer.
Quelque chose auquel je ne peux échapper.
Voilà l’un de ces moments qui marque une vie.
L’un de ces moments qui marque un avant et un après.
Qui marque le début d’une traversée.
La traversée qui sera la mienne pour les temps à venir. »
En décembre 2020, Laurence Verrier apprend qu’elle est atteinte d’un cancer.
C’est pour elle, le début d’une traversée singulière, qu’elle raconte dans la nouvelle création en cours de la compagnie,
« Vivante(s) ».
Tout comme elle a pu le faire, nous passons du rire aux larmes, de l’expérience parfois épique du parcours médical
à l’expérience intérieure, du découragement à l’émerveillement face à ce corps qui vit, ce cœur qui bat, ce miracle que nous sommes.
Un récit foisonnant, dans lequel la part belle est faite au corps ; corps tantôt exténué, changeant, vibrant, corps qui danse, qui crie,
qui court. Qui vit.
Elle sera incarnée sur scène par sa complice de création et amie de longue date, Isabelle Alméras-Heyraud.
« Vivante(s) » est une ode à la vie, un cri d’amour, un hommage à nos « plus belles chutes », celles dont l’on se relève différentes,
plus grandes et plus authentiques.
Nous sommes en résidence de création la semaine du 22 avril 2024
au théâtre Couzon de Rive de Gier